♦ Dynastie Tudor

La dynastie Tudor est une dynastie royale ayant régné sur le royaume d'Angleterre et d'Irlande de 1485 à 1603. L'ère Tudor marque la fin de la guère des deux roses et couvre le règne de cinq monarques d'origine galloise qui ont contribué de faire de l'Angleterre une puissance européenne majeure. Les trois principaux monarques sont Henry VII, Henry VIII, et Élisabeth I qui firent du royaume d'Angleterre un puissant état de la renaissance.
Voici ci dessous la liste de ces différents monarques dans l'ordre chronologique :

Vicomtesse de Durham **■ . Religion** : Protestante.

Henry VII d'Angleterre
( 28 janvier 1457- 21 avril 1509).

Il nait au château de Pembroke (pays de Galles), c'est le fils posthume d'Edmund Tudor, demi frère du roi Henri VI.
Lorsqu'Edward IV remonte sur le trône en 1471, le jeune Henry se voit contraint de fuir en Bretagne. Ce n'est qu'en 1483 que sa mère le présente activement comme une éventuelle alternative à l'impopulaire Richard III qui vient d'accéder au trône. Henry tente alors de retourner en Angleterre mais en vain, la conspiration ayant été découverte. Richard III essaye alors de le faire extrader ,mais Henri parvient tout de même à s'échapper en France.

Ayant obtenu le soutient de l'ancien roi Edward IV, il débarque à Mill Bay, accompagné d'une armée de soldats français et écossais, de son oncle, Jasper Tudor et du comte d'Oxford, John de Vere. Le futur roi parvient à réunir une armée de 5000 hommes avant de se diriger vers le nord.
Henry est conscient que son unique chance d'avoir accès au trône est d'affronter Richard III qui n'a donc qu'à éviter d'être tué pour conserver sa place sur le trône.
Bien qu'inférieures en nombre, les troupes d'Henri parviennent à battre celles de Richard à la bataille de Bosworth Field le 22 aout 1485. Au cours de la bataille plusieurs prestigieux alliés de Richard changent de camp ou désertent le champ de bataille. La mort de Richard III met alors fin à la guerre des roses entre les Lancastre et les York.
Henry devient donc roi d'Angleterre en 1485. Sa première action est de se déclarer comme roi d'Angleterre, s'assurant que tous ceux qui ont combattu contre lui seront coupables de Trahison. Il décide toutefois d'épargner l'héritier désigné par Richard : le comte de Lincoln, John de la Pole. Geste qu'il regrettera deux ans plus tard lorsque le comte de Lincoln se rebellera et tentera de placer Lambert Simnel sur le trône. Le comte est tué à la bataille de Stroke le 16 juin 1487.
La principale préoccupation d'Henry est d'asseoir son autorité, en effet les prétendants au trône sont nombreux . Cependant, le nouveau roi réussit à conserver sa couronne en divisant le pouvoir de la noblesse, il restreint notamment le droit d'entretenir des armées privées.

Au niveau fiscal c'est un monarque prudent. Il est soutenu par son chancelier, l'archevêque de Cantorbury, John Morton. Le gouvernement est également réformé par l'introduction du conseil du roi qui garde la noblesse sous contrôle. La politique Henry est alors de maintenir la paix et de créer une prospérité économique, jusqu'à un certain point il remplit ces objectifs.
Henry VII est un des premiers monarques à reconnaitre l'importance du royaume espagnol nouvellement unifié. En 1489 il signe le traité de la Medina del Campo par lequel son fils ainé, Arthur épouse Catherine d'Aragon.
Henry n'est pas un militaire, et ne voit aucun intérêt à reconquérir les territoires pris par la France durant les règnes de ses prédécesseurs, c'est pourquoi il signe le 3 novembre 1492 le traité d'Etaples.
Le 24 janvier 1502 il signe le premier traité depuis près de deux siècles entre l'Angleterre et l'Écosse et marie sa fille Margareth au roi d'Écosse. Il forme également une alliance avec le Saint Empire romain germanique et persuade le pape d'excommunier tous les prétendants au trône anglais.

Son fils ainé Arthur meurt la même année, Henri obtient alors une dispense du pape Jules II, afin que la veuve, Catherine d'Aragon, puisse se remarier avec son fils cadet, Henri VIII. Le dit mariage n'eut lieu qu'après la mort d'Henri VII en 1509, selon sa volonté. Il est enterré à l'abbaye de Westminster. Henri VIII lui succède alors sur le trône.

Vicomtesse de Durham **■ . Religion** : Protestante.

Henry VIII d'Angleterre
( 28 juin 1491 - 28 janvier 1547 )

Il nait au palais de Placentia à Greenwith, il est le troisième enfant d'Henry VII et d'Elisabeth d'York et le deuxième dans l'ordre de succéssion.
Le 14 novembre 1501 Henry VII souhaite une alliance avec l'Espagne, il marie alors son fils ainé, Arthur (15 ans ) à Catherine d'Aragon (16 ans). Cependant ce dernier tombe malade et meurt le 2 avril 1502.
L'Angleterre et l'Espagne trouvant intéret à une alliance des familles royales cherchent alors à marier Catherine à Henry. Bien que Catherine affirme que le mariage n'a pas été consomé, les deux familles jugent utile d'avoir recours à une dispense papale ce qui permettra d'oter les doutes concernant la légitimité du mariage. Catherine est alors fiancée à Henry 14 mois seulement après la mort de son premier mari. Ce dernier l'épousa le 11 juin 1509 soit 9 semaines après son accéssion au trone, ils furent ensuite couronnés à l'abbaye de Westminster le 24 juin de la même année. Le roi semble être heureux avec son épouse.

En 1511 le pouvoir passe à l'écclésiastique Thomas Wolsey. La meme année le roi entre dans la Sainte Ligue qui est en fait une coalition dirigée contre le roi Louis XII de France, regroupant le pape Jules II, le souverain du Saint Empire Maximilien Ier , Henry VIII ainsi que son beau père Ferdinand II. Le roi joignit ensuite l'armée anglaise pour traverser la Manche et prendre part à la guerre en France.
Cependant il quitta l'alliance en 1514, ce qui entraina une paix avec Louis XII.
En 1516 Catherine donna naissance à une fille, Marie, ce qui encouragea le roi dans son espoir d'avoir un héritier male.
Ferdinand mourut en 1516, ce fut son petit-fils Charles Quint, neveu de Catherine, qui lui succéda. En octobre 1518, Wolsey fit en sorte que le traité de Londres, apparût comme un triomphe diplomatique de l'Angleterre, pays au centre d'une nouvelle alliance européenne, dans le but de repousser l'influence espagnole. En 1519, à la mort de Maximiler Ier, Wolsey, devenu cardinal entre temps proposa secrètement Henry comme candidat au trone impérial, tout en soutenant publiquement le roi de France. Mais ce fut finalement Charles Quint qui l'emporta, de là naquit une longue rivalité entre Charles Quint et François Ier qui placa le roi Henry en position d'arbitre. De ce fait chacun cherchait ses faveurs comme le montre la spétaculaire entrevue du Camp du Drap D'or. Henry s'allia avec Charles et François fut défait par les armées impériales à la bataille de Pavie en février 1525.

Henry ne cache pas ses sentiments hostiles envers la réforme protestante. En juillet 1521 il envoie même un pamphlet au pape, rédigé avec l'aide de Thomas More. Ce qui lui vaut le titre de "défenseur de la foi" décerné par le pape, le soutient d'Erasme et les injures de Luther. Mais si Henry est peu enclin aux idées de la réforme il est également inquiet de l'influence de Rome et aimerait se substituer au pape en ce qui concerne les affaires de son royaume.
Tout bascule en 1527, l'empereur Chalres Quint n'a pas voulu épouser la fille d'Henry, Marie. De plus Catherine n'a donné naissance à aucun enfant vivant depuis Marie. Le roi désire ardement un fils et tombe éperduement amoureux d'une jeune dame d'honneur de la reine dénommée Anne Boleyn, Henry souhaite donc l'épouser afin d'avoir un hériter légitime, tout en se débarassant de Catherine. Wolsey est alors chargé d'entamer les négociations avec la curie romaine, le pape n'étant pas décidé à accordé le divorce, l'affaire traine pendant deux années, jusqu'en automne 1529 où poussé par les partisants d'Anne le roi perd son estime pour le cardinal Wolsey et le fait démettre de ses fonctions de Lord-Chancelier.

La chute de Wolsey amnène Thomas More à prendre le titre de Chancelier. Fervent partisant de Rome, More ne peut cependant empecher l'influence du secrétaire du roi Thomas Cromwell. Ce dernier trouve alors des arguments pour faire avancer la procédure de divorce. Cependant en 1530 le pape Clement VII oppose un refus définitf à l'annulation du mariage royal.
Le 11 février 1531 l'Archevèque de Cantorbery proclame : « Nous reconnaissons que Sa Majesté est le Protecteur particulier, le seul et suprême seigneur et, autant que la loi du Christ le permet, le Chef suprême de l'Église et du clergé d'Angleterre ». Ce qui marque alors le premier pas vers la séparation avec l'eglise catholique, cet évèmement est à l'origine de l'anglicanisme.
Le 25 janvier 1533 Anne Boleyn annonce qu'elle est enceinte. A ce moment là Henry décide que l'enfant naitra dans la légitimité et précipite les choses en épousant secretement Anne. Le 11 juillet suivant Clement VII excomunie Henry, la rupture avec Rome est maintenant consommée.
Anne Boleyn donne cependant naissance à une fille. Pour les memes raisons qu'avec Catherine, le roi commence aussi à se laisser d'elle et la fait décapiter à l'épée pour adultère, complot contre l'état et inceste.
Seul son mariage avec Jeanne Seymour verra la naissance d'un hériter male, le future prince Edouard VI qui succèdera brièvement à Henry.

Après l'éxécution d'Anne Boleyn, Henry devient alors plus autoritaire. Suite à une bléssure à la jambe lors d'une joute équestre il ne peut plus pratiquer d'activité physique ni monter à cheval. Il en devient alors irritable, obèse et probablement impuissant.
En 1538 il fera éxécuter son cousin Henry Pole, le fère du cardinal Reginald Pole. En 1541 il en fait de même avec la mère de ce dernier, Lady Salisbury après avoir fait éxécuter un autre cousin,Henry Courtenay le 9 janvier 1539. Ces éxécutions éliminent les derniers prétendants au trone issus de la maison d'York.
En 1540 il se marrie pour la quatrième fois avec Anne de Cleves, fille d'un des chefs du protestantisme allemand , Jean III, duc de Cleves. L'union n'ayant jamais été consommée il la répudie au bout de six mois de mariage.
En 1542 Katherine Howard sa cinquième épouse est décapitée pour adultère.
Il se remarie une sixième fois en 1543 avec Catherine Parr qui meurt un an après lui.
Le roi meurt au palais de Whitehall le 28 janvier 1547.

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Edward VI d'Angleterre
( 12 octobre 1537 - 6 juillet 1553 ).

Il est le fils d'Henry VIII d'Angleterre et de Jeanne Seymour qui succomba 12 jours après son accouchement des suites d'une fièvre puerpérale. A sa naissance il est fait duc de Cornouailles, quelques jours après Henry VIII lui confère le titre de prince de Galles, traditionellement accordé à l'héritier du trone. En 1543 il se voit le droit de fixer lui meme son ordre de succèssion : il rétablit ainsi les deux princesses Marie et Elisabeth ( toujours illégimitimes ) au deuxième et troisième rang dans l'ordre du succèssion au trone d'Angleterre.
Edward est un enfant chétif souffrant de plusieurs maladies depuis sa naissance. Sa santé délicate pousse Henry VIII a se remarrier succéssivement à Anne de Cleves (1540) Katherine Howard (1542 ) et Catherine Parr, cependant aucune ne parvint à lui donner un autre fils.
Les affections dont il souffre n'empechent aucunement le prince de se dévelloper intellectuellement. A sept ans il se montre capable de s'exprimer en latin et en grec. Formé par des humanistes réformés Edward s'affirme comme protestant.

Henry VIII meurt le 28 janvier 1547. Son testament désigne 16 éxécuteurs chargés de former un conseil de régence jusqu'à ce qu'Edward atteigne sa majorité. Ainsi Edward Seymour sont oncle maternel se voit promu Lord Protecteur.
Ce dernier est couronné le 20 février à l'abbaye de Westminster. Il s'éfforce alors d'apaiser les doutes qui plannent quant à la validité du testament d'Henry VIII. Edward crée donc un nouveau conseil comprenant la plupart des fidèles de son père.
Edward Seymour, duc de Somerset qui ne siège pas officiellement au conseil parvient à persuader le jeune roi de lui donner tout pouvoir afin d'en modifier la composition. Le Lord protecteur devient ainsi le souverain réel, le reléguant le jeune Edward à un role cérémoniel.

Edward mène une vie au chateau qui ne l'empêche pas de se sentir très isolé. S'efforçant de reconquérire une certaine liberté il s'adonne aux jeux et aux sports. Au cours de l'hiver 1552 il tombe malade après avoir disputé une partie de raquettes par un froid glacial. Malgré les efforts de ses médecins l'affection dont souffre le roi s'aggrave. En mai 1553 il devient évident qu'Edward est mourrant.
Il s'oppose ardement au fait que sa première demie-soeur, Marie Tudor accède au pouvoir. Ses conseillers lui précisent alors qu'il est impossible d'exclure Marie de sa succession sans que son autre demie soeur, Elisabeth, ne subisse le même sort.
Le jeune souverain décide alors de les déshériter toutes les deux en désignant Jane Grey, petite nièce d'Henry VIII comme future reine du pays.

Edward s'éteint le 6 jullet 1553 au palais de Greenwhitch à l'age de 16 ans. La cause de sa mort n'est pas clairement établie, mais beacoup d'expert pensent qu'il souffrait de tuberculose. La cour n'annonce son décès que le 10 juillet afin de mener à bien les préparatifs de l'accession au pouvoir de Lady Jane. Cependant cette dernière est destitutée de ses pouvoirs au bout de 9 jours par Marie Tudor.

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Marie Ière
(18 février 1516 - 17 novembre 1558 )

Marie est la seule enfant d'Henry VIII et de sa première femme, Catherine d'Aragon qui ait survécu jusqu'à l'age adulte. Enfant chétive, son bapteme a lieu le jeudi suivant sa naissance, le cardinal Wolsey est son parrain.
Malgré sa mauvaise santé c'est une fille précoce. Elle étudie le latin, le grec, les sciences naturelles et la musique. Le roi Henry VIII l'adore et se vante en compagnie qu'elle " ne pleure jamais". A l'age de neuf ans son père lui accorde sa propre cour au chateau de Ludlow ainsi que la plupart des prérogatives royales et le titre de "princesse de Galles". Cependant en dépit de son affection pour sa fille, Henry est déçu que Catherine d'Aragon ne puisse pas lui donner de fils.
Durant l'enfance de Marie, le roi négociera plusieurs mariages pour sa fille. On la désigne successivement comme la future épouse de Dauphin de France Henri II, de l'empereur Charles Quint et du Duc d'Orléans Charles II de France. Cependant aucune de ces unions ne se réalisera.
Pendant ce temps, l'union de couple royal est en difficulté, Henry tente à plusieurs reprises de faire annuler son mariage, sa décision aurait pu avoir une influence sur Charles Quint ancien fiancé de Marie, le neveu de la reine Catherine. En 1533 Henry épouse en cachette Anne Boleyn avant que le mariage avec Catherine ne soit déclaré nul. Cette annulation prive alors Marie de son titre de princesse et de sa revendication à devenir reine après le décès de son père. L'héritière de la couronne est désormais Elisabeth fille du roi et d'Anne Boleyn.
En conséquence Marie est exclue de la cour royale et Anne Boleyn, nouvelle reine, l'oblige à servir Elisabeth en tant que dame d'honneur et lui interdit de rendre visite à sa mère. Lorsque Catherine d'Aragon meurt, Marie ne peut assister à l'enterrement. Après la décapitation d'Anne Boleyn, Marie tente de se réconciler avec son père en reconnaissant sa propre illégitimité et l'autorité de l'église anglicane.
Comme Marie auparavant, Elisabeth ne peut plus prendre la succéssion d'HenryVIII. Deux semaines après l'éxécution d'Anne Boleyn, le roi épouse Jeanne Seymour qui lui donne enfin un garçon en 1537, le prince Edouard. Henry accorde alors à Marie, qui à été désignée comme marraine du prince, le droit de séjourner dans les palais royaux. A sa mort, le roi rend la possibilité aux princesses Marie et Elisabeth la possibilité de lui succéder au cas où Edouard décéderait avant qu'il n'engendre un héritier.

A la mort d'Henry VIII en 1547, Edward VI lui succède au trone. Edward ne veut pas que la couronne passe à Marie dont le catholicisme le répugne. En tentant d'exclure Marie de la succession, ses conseillers lui indiquent qu'il est impossible d'exclure Maire sans exclure la protestante Elisabeth. Il décide alors de les déhériter toutes les deux désignant Jeanne Grey, une petite nièce d'Henry VIII, comme son succésseur. Après le décès d'Edward en 1553, Jeanne Grey monte sur le trone. Pendant ce temps Marie reussit à mobiliser le soutient des anglais pour sa revendication au trone. Elle reussit alors à faire destituer Jeanne neuf jours après son couronnement et la fait emprisonner à la tour de Londres. Le 1er octobre 1553, Marie est sacrée reine par l'évèque de Winchester.

La nouvelle reine qui a 37 ans en 1553 se concentre maintenant sur la question d'engendrer un héritier. Elle décline une offre de mariage d'Edward Courtenay, comte de Devon, après que Charles Quint lui ait proposéd'épouser Philipe, le futur roi d'Espagne.
Le mariage est célébré le 25 juillet 1554 à la cathédrale de Winchester deux jour seulement après la première rencontre royale. Ce mariage est particulièrement impopulaire chez les anglais qui se méfient des espagnols.
Quand Marie insiste pour épouser Philippe, des révoltes éclatent à traves le pays. Henry Grey, duc de Suffolk et père de Jeanne Grey récidive et déclare une nouvelle fois que sa fille est reine. En meme temps Thomas Wyatt le jeune dirige une armée vers Londres soutenant les prétentions d'Elisabeth. Marie écrase les insurrections puis fait exécuter Jeanne Grey. Elisabeth qui proteste de son innocence dans l'affaire Wyatt peine à réfuter ses accusateur. Elle est emprisonnée succéssivement à Whitehall, à la tour de Londres, puis à Woodstock Palace, cependant Marie se refuse à l'éxécuter.
En novembre 1554 Marie se croit enceinte pour la premiere fois, la grossesse se révèle etre causée par un kyste dans son estomac. Philippe la convainc alors de mettre fin à l'emprisonnement d'Elisabeth, afin de gagner les faveurs de celle-ci si Marie en venait à mourir en couches.

Le reigne de Marie marque un retour en forces du catholicisme. Fervente catholique elle meme, elle n'a jamais approuvé le schisme provoqué par son père et l'établissement du prostestantisme d'Edward VI. En 1556 elle réconcilie l' Angleterre avec l'eglise catholique en brulant sur le bucher l'archevèque de Cantorbery Thomas Cranmer. Son succésseur Reginald Pole devient l'un de ses plus importants conseillers.
En vertu d'une loi sur l'hérésie, Marie fait éxécuter de nombreux prostestants.

Entre 1553 et 1558, Marie souffre de deux grossesses nerveuses. Leur cause demeure inconnue, mais beaucoup pensent qu'il s'agissait des conséquences des pressions qu'elle subissait pour engendrer un héritier.
Dans son testament, la reine décrète que Philippe lui succèdera comme régent jusqu'à ce que leur enfant atteigne la majorité. Cependant elle meurt sans enfants le 17 novembre 1558 au palais St.James à Londres. Sa demie soeur lui succède. Malgré les dispositions testamentaires Marie n'est pas inhumée aux cotés de sa mère. Sa dépouille repose dans un tombeau à l'abbaye de Westminster.

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Elisabeth Ière d’Angleterre
( 7 septembre 1533 - 24 mars 1603).

Au moment où Anne Boleyn se retrouve enceinte, Henry VIII est encore marié à sa première épouse, Catherine d’Aragon. Le destin de l’enfant aurait donc du être celui d’un bâtard royal.
Mais autour du 25 janvier 1533, henry épouse secrètement sa maitresse. Anne Boleyn apparait officiellement comme la nouvelle reine le samedi saint du 12 avril 1533. Le 23 mai l’archevêque de Cantorbery, Thomas Cranmer proclame l’annulation du mariage d’Henry VIII et de Catherine d’Aragon. Le 1er juin, Anne est couronnée reine et le 11 juillet le pape confirme la validité du mariage. Le 7 septembre 1533 la nouvelle reine donne naissance à une fille, Elisabeth au palais de Greenwich.

En décembre 1533, conformément aux mœurs de l’époque le bébé est retiré à sa mère et envoyé à Hatfield House avec une suite imposante, parmi cette suite se trouve sa sœur ainée Lady Marie, fille de Catherine d’Aragon qui est désormais déchue de tous ses titres. Selon les comptes rendus des témoins, Elisabeth ne semble pas avoir particulièrement souffert des maladies infantiles courantes à l’époque.
Après plusieurs fausses couches, Anne Boleyn voit son destin changé à la fin du mois d’avril 1536. Après une procédure des plus sommaires elle se voit accusée d’adultère, d’inceste et de haute trahison, elle est décapitée le 19 mai 1536 à la tour de Londres. Onze jours seulement après l’exécution d’Anne, Henry épouse Jeanne Seymour.
Déclarée alors illégitime après l’invalidation de ce seconde mariage, Elisabeth perd à son tour son titre de princesse, son train de vie en connait une réduction drastique. La naissance de son frère Edward semble la condamner définitivement, cependant on décide que les deux enfants seront élevés ensemble. C’est semble t-il par l’influence de sa dernière épouse, Catherine Parr que les deux enfants du souverain baigneront dans un environnement et une idéologie protestante qui forgeront leur conviction personnelle en matière religieuse.
Elisabeth est rétablie dans ses droits au trône par le parlement d’Angleterre en 1544.

Agée de treize ans et demi à la mort d’Henry VIII, Elisabeth voit Edward, son jeune demi frère de neuf ans monter sur le trône. L’enfant de santé fragile, est rapidement la perspective d’une disparition prochaine . Le pouvoir est rapidement confisqué par le conseil de régence, que dirige le Lord Protecteur Edward Seymour.

Le règne de Marie Ière inspire un nouveau revirement politico religieux: Maire est profondément catholique et sa politique papiste entraine un changement de cap complet et un renversement dans les alliances du royaume. Mais ce qui soulève le plus d’inquiétudes est la question matrimoniale de son mariage avec le fils unique de Charles Quint, Don Philippe d’Autriche qui provoque plusieurs révoltes.
Des lettres compromettantes accusent Elisabeth âgée de 20 ans qui devait être la principale bénéficiaire du complot. Elle est donc emprisonnée au palais de Whitehall, puis du 17 mars 1554 au 19 mai 1554 à la tour de Londres. Cependant Maire se refuse à l’exécuter, Elisabeth échappe donc à la mort et à l’emprisonnement et est reléguée à Woodstock jusqu’en avril 1555.
En 1556 le pouvoir déjoue un nouveau complot dans lequel Elisabeth est encore plus gravement impliquée . Pourtant, même si les éléments à charge son accablant Elisabeth est à peine inquiétée. Elle est placée en surveillance chez Thomas Pope, puis à Hatfield House. La surveillance ne dure que jusqu’à fin novembre.
Depuis longtemps le pouvoir cherche à se débarrasser élégamment du problème que pose Elisabeth en la mariant. Mais la jeune femme refuse obstinément tous ses soupirants. Dans une lettre à sa sœur elle déclare qu’elle souhaite « rester en l’état de virginité, qui lui plait par-dessus tout et auquel elle ne connait pas d’autres genre de vie qui lui est comparable. »
Marie étant décédée sans héritiers le 17 novembre 1558, c’est Elisabeth qui, à 25 ans accède au trône. Le 15 janvier 1559 elle est couronnée par l’évêque de Carlisle à l’abbaye de Westminster à Londres.

La période qui s’étend à la mort de son père le 28 janvier 1547 à son accession au trône est marquée par une grande incertitude. Le sort d’Elisabeth connait de nombreuses vicissitudes avant le triomphe final. Son statut particulier de fille illégitime du roi, mais aussi d’héritière présomptive légitime de la couronne fait d’elle à la fois un recours pour ceux qui souhaitent le changement et une menace latente pour le pouvoir en place. A chaque crise que rencontre le pouvoir, celui-ci soupçonne la fille d’Anne Boleyn de vouloir en profiter. Malgré elle, Elisabeth est entrainée dans les jeux diplomatiques complexes et vénéneux qui se trament à la cour. Plusieurs fois accusée de conspiration, elle doit sa survie à son art de la dissimulation, à sa capacité à nier l’évidence, à sa volonté de ne jamais s’engager, mais aussi parce qu’a des titres divers , sa disparition aurait fait surgir des risques bien plus dangereux pour ceux qui étaient les maitres de son destin.

Une fois couronnée, Elisabeth continuera à refuser les avances de nombreux candidats, dont celles du roi Philippe II d’Espagne, et Ivan le Terrible, premier tsar de Russie. La reine de France Catherine de Médicis pour sa part, lui proposa comme époux successivement ses deux fils : le duc d’Anjou ( devenu par la suite roi de France sous le nom d’Henry III), puis le duc d’Alençon de 22 ans son cadet. Célibataire et sans enfants, la reine eut néanmoins une vie amoureuse assez active dans le secret des alcôves. Les favoris d’Elisabeth furent notamment Robert Dudley, Robert d’Essex et même l’amiral Thomas Seymour.
La légende veut que Sir Walter Raleigh, autre soupirant, lui ait proposé son somptueux manteau sur une flaque d’eau sur laquelle la reine s’apprêtait de marcher, afin qu’elle ne se mouille pas les pieds. A partir de 1588 les relations entre Elisabeth et Essex se détériorent et font délice des ragots de la cour. L’âge n’altère en rien sa coquetterie, même si elle perd des dents. Néanmoins son caractère empire, notamment envers ses dames d’honneur, le jour où une demoiselle de la cour se déclare enceinte de Raleigh, la reine punit cette infidélité en envoyant son ancien favori à la tour de Londres.

Les convictions religieuses réformée d’Elisabeth ne sont pas un secret, et Marie n’avait ménagé ni ses efforts ni les pressions pour pousser sa demi-sœur à un catholicisme au moins de façade. La difficile situation personnelle d’Elisabeth l’avait poussé à se plier, sans enthousiasme aucun, aux exigences du pouvoir. L’intransigeance de la papauté, qui persiste à ne voir en elle qu’une enfant illégitime sans aucun droit à la couronne, va conduire Elisabeth à soutenir l’anglicanisme de son père, avec cependant un certain soucis de modération.
Souveraine énergique et autoritaire, elle dote l’Angleterre d’une religion d’Etat par l’acte de Suprématie dès 1559 qui exige des évêques un serment de fidélité à la reine « gouverneur suprême » de l’Eglise.
Avec le bill des Trente-Neuf Articles en 1563, elle constitue une véritable charte de l’anglicanisme : la hiérarchie épiscopale et une partie du cérémonial catholique sont maintenues, tout en abandonnant l’usage du latin et l’obligation du célibat des prêtres. Mais elle se heurte à l’opposition des puritains qu’elle pourchasse. Les calvinistes stricts, désirent purifier l’anglicanisme du papisme.
Elisabeth doit aussi affronter la catholiques, qui protestent contre la rupture avec Rome. Les évêques mis en place par Marie Tudor refusent de prêter serment à une reine qu’ils jugent hérétique. Ils sont alors placés en résidence surveillées et remplacés par un clergé anglican.
En 1570, Elisabeth est officiellement excommuniée par la pape Pie V, qui ne reconnait comme seule souveraine que Marie Stuart, reine d’Ecosse. Les catholiques sont alors jugés comme traitres à la Couronne et une violente répression s’engage. Jusqu’en 1603, 200 catholiques, prêtres ou laïques sont exécutés.

Elisabeth meurt le jeudi 24 mars 1603 au palais de Richmond près de Londres. Avec elle s’éteint la maison Tudor. Le fils de Marie Stuart, le roi James VI d’Ecosse lui succéda sous le nom de James Ier d’Angleterre. Elisabeth repose dans le caveau des rois d’Angleterre à l’abbaye de Westminster aux cotés de sa demie sœur et ancienne rivale Marie Tudor.